Sve cetiri srpske asocijacije u Luksemburgu: Srpski Kulturni Klub, Vidovdan, Ozren I Crkvena opstine SPC, su organizovale protestni skup na glavnom gradskom trgu u centru Luksemburga u subotu, 23 februara od 14 do 15H. Oko 300 okupljenih su na miran I dostojanstven nacin izrazili duboko neslaganje sa cinom samoproglasenja ilegalne drzave Kosovo, I sa priznanjem Luksemburske vlade koje je usledilo proslog cetvrtka. Na skupu je procitano protestno pismo koje je upuceno Predsedniku Vlade, Ministru spoljnih poslova I Predsedniku parlamenta. Troclana delegacija okupljenih je odnela pismo do obliznjeg sedista vlade I predala ga funkcionerima Ministarstva spoljnjih poslova. Skup su pratili svi Luksemburski mediji koji su uz intervjue, od organizatora skupa, dobili I protestno pismo ( dokument u prilogu sa fotografijama sa skupa) kao svedocanstvo srpskog neslaganja sa secesijom dela teritorije Srbije. Skup je organizovan uz odobrenje I punu saradnju Luksemburskih vlasti.
U nedelju, 24 februara posle redovne liturgije u nasoj crkvi je odrzan I moleban za sve srbe koji su ostali na Kosovu i Metohiji i one koji su stradali u dosadasnjim pogromima.
Srdacno,
Milan Simic
Srpski Kulturni Klub Luksemburg
Luxembourg, le 21 février 2008
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président,
En notre qualité de représentants des Serbes du Grand-Duché de Luxembourg et des Luxembourgeois d’origine serbe, nous nous permettons de vous écrire afin de vous faire part de notre désaccord d’une part, avec l’auto-proclamation d’indépendance prononcée dimanche dernier par les Albanais du Kosovo et Métochie et d’autre part, avec la probable reconnaissance de la part du Grand-Duché de Luxembourg de cet acte que nous considérons comme illégal.
Auto-proclamation d’indépendance
Sur quel fondement juridique et légal est basée cette auto-proclamation ? Aucun, selon nous, et ce pour les raisons suivantes :
- Il s’agit d’une décision unilatérale de la part des Albanais, il ne s’agit en aucun cas d’une décision ou compromis de la part de toutes les parties. Dans l’histoire européenne, tous les nouveaux Etats ont été reconnus soit par l’accord des 2 parties soit par une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Lorsque le Parlement albanais du Kosovo et Métochie s’est rassemblé pour se prononcer sur cette indépendance alors qu’aucun représentant des minorités de cette région n’était présenté à ce moment-là pour prendre position sur la question.
- Cette auto-proclamation ne respecte donc pas le traité de Helsinki : elle a été prononcée contre la volonté et à l’insu des Serbes et de la Serbie.
- Il s’agit également d’une violation du droit international ;
- La résolution 1244 du Conseil de Sécurité des Nations Unies prévoit un statut spécifique pour le Kosovo et Métochie et pas celui décidé de façon unilatérale par les Albanais.
Reconnaissance de la part du Grand-Duché de Luxembourg
Au-delà des raisons invoquées précédemment, nous ne pouvons imaginer ni comment ni pourquoi le Grand-Duché de Luxembourg reconnaîtrait cette indépendance :
- 2/3 du Conseil de Sécurité de l’ONU sont contre cette indépendance ;
- 1/3 des pays européens (tels que la Roumanie, l’Espagne, Chypre, la Slovaquie…) n’ont pas reconnu cette indépendance ;
- plusieurs Grandes Puissances sont contre cette indépendance (tels que la Chine, l’Inde, la Russie…)
Reconnaître cette indépendance c’est aussi valider et approuver les bombardements de l’OTAN sur la Serbie en 1999 qui, il ne faut pas l’oublier, ont tué des centaines de civiles et ont laissé des dizaines d’orphelins.
Reconnaître cette indépendance c’est cautionner et participer publiquement et officiellement à une injustice historique qui consiste à déposséder un peuple européen d’une partie de son territoire et à punir de cette façon une démocratie légitime.
Alors que l’Union européenne souhaite s’élargir, reconnaître l’indépendance du Kosovo et Métochie consiste à cautionner le morcellement d’un pays européen. Au nom de quel droit ? Imaginez-vous l’Allemagne sans la Bavière ? Imaginez-vous la Grande-Bretagne sans le Pays de Galles ? Imaginez-vous la France sans la Bretagne ? Reconnaître l’indépendance, c’est reconnaître un Etat dans un Etat, c’est reconnaître non pas une séparation mais une sécession. Reconnaître cette indépendance, c’est encourager la création d’un Etat démuni et instable sur le plan politique, un Etat faible et pauvre sur le plan économique, qui sera constamment dépendant et incapable de subvenir à ses propres besoins. N’oublions pas que l’aide économique étrangère représente environ 1/3 du PIB. L’absence de lois risque de manquer cruellement, le terrorisme risque de s’ancrer. Cet Etat aura-t-il la capacité pour faire face à respectivement ce manque et ce fléau.
Est-ce dans l’intérêt de l’Europe et du Grand-Duché ? Mieux, les intérêts européens et ceux du Grand-Duché ne sont-ils pas menacés ? N’oublions pas que le Kosovo et Métochie sont géographiquement à nos portes.
Nous avons par ailleurs constaté que les premiers pays à avoir reconnu cette indépendance sont des pays qui ne connaissent pas de situation similaire à celle du Kosovo et Métochie.
Messieurs, les 3000 Serbes du Grand-Duché et Luxembourgeois d’origine serbe (vos électeurs), font appel à votre bon sens et à votre esprit critique pour ne pas reconnaître cette indépendance qui ne pourra que donner naissance à des problèmes nouveaux, d’une autre nature et qui ne faciliteront pas la vie des peuples qui habitent cette région, que ce soient les Albanais, les Serbes ou les minorités qui en font partie, alors que les problèmes qui datent déjà ne feront que s’amplifier.
Nous sommes convaincus que vous êtes conscients d’une part, des conséquences géopolitiques et économiques que peut engendrer une telle reconnaissance, et d’autre part de la responsabilité que vous devrez assumer en cas de reconnaissance. Nous espérons que votre décision sera prise en âme et conscience.
Sachez que la Serbie et les Serbes ne baisseront pas les bras. Au contraire, nous continuerons à défendre nos objectifs, légaux par ailleurs, par toutes les voies diplomatiques, en faisant appel aux organisations internationales, tels que l’OSCE et le Conseil de l’Europe, ou encore le Conseil de Sécurité de l’ONU.
Nous vous remercions pour le temps que vous aurez consacré à la lecture de cette lettre et vous invitons à nous rencontrer à votre convenance pour vous faire part de notre point de vue de vive voix et de façon plus détaillée.
Le Cercle Culutrel Serbe La Paroisse orthodoxe serbe
L’Association serbe Vidovdan L’Association Humanitaire Serbe Ozren
